Le bâti ancien est conçu selon plusieurs principes encore valables aujourd’hui :
› à l’abri du relief ou d’une haie.
› adapté au terrain, terrassement limité.
› intégré naturellement dans le paysage (proportions, matériaux).
› matériaux de construction prélevés à proximité (transport limité).
› à proximité de points d’eau.
› choix d’un terrain sain (sol solide et non-inondable)
Bâtiments jointifs
formant la cour.
Bâtiments disposés en L,
en U et reliés par des murs.
Bâtiments disposés en L,
en U ou en rectangle
sans être reliés.
Cas typique du Sud Manche:
bâtiments dispersés
de manière ordonnée ou non,
à l’écart de l’habitation.
Dans le cas d’un regroupement
de fermes , il arrive que les bâtiments se
trouvent de part et d’autre d’un chemin.
Les abords des fermes sont trop souvent délaissés, faute de temps pour s’en préoccuper. Cette situation ne nuit pas seulement au paysage. Elle est aussi un frein au bon fonctionnement de l’exploitation comme elle porte atteinte à la qualité de vie des agriculteurs. Une réflexion bien menée et quelques aménagements judicieux permettent de mettre en valeur la ferme et ses abords mais aussi de la rendre plus fonctionnelle. Voici quelques propositions pour y parvenir...
Certains problèmes ponctuels dévalorisent les sièges d’exploitations et compliquent leur fonctionnement
Les abords, souvent délaissés, présentent des zones où sont très vite oubliés divers objets, où sont entassés de vieux matériels. Certains bâtiments anciens ne sont pas toujours entretenus alors qu’ils constituent des éléments précieux du patrimoine rural
Les cours de ferme cumulent souvent plusieurs fonctions. Elles sont parfois encombrées et le passage des animaux et des tracteurs les dégrade chaque jour un peu plus.
Les nouveaux bâtiments d’élevage hors-sol ou en stabulation sont souvent construits à proximité du siège d’exploitation. Leurs dimensions et leurs couleurs contrastent fortement avec le corps de ferme existant. Les silos bâchés, lestés de pneus, donnent un aspect précaire à l’espace de travail
Les chemins d’accès aux fermes sont parfois très difficiles à trouver : entrées mal signalées, absence de repères..
Certaines plantations s’insèrent mal dans le paysage du bocage (sapins et autres thuyas).
Propreté, sécurité... Améliorer l’accueil tout en préservant une facilité de circulation passe avant tout par une réflexion sur les accès à la ferme
Les accès à l’habitation et à l’exploitation gagnent en propreté s’ils sont séparés. La création d’un nouveau chemin réservé aux camions et aux engins agricoles constitue une solution..
Afin de les distinguer des chemins publics, les accès peuvent faire l’objet d’aménagements particuliers. Pour marquer le chemin d’accès et l’entrée de l’exploitation, il est possible, par exemple, de planter un arbre signal dont la silhouette sera visible dans le paysage (marronnier, tilleul...).
Les abords doivent être attrayants aussi bien pour accueillir le visiteur que pour le confort de vie des exploitants. Le chemin peut être bordé dehaies bocagères taillées, d’alignements d’arbres, de talus fleuris ainsi que de clôtures et de barrières traditionnelles
À la fois lieu de travail et lieu de vie, la cour de ferme doit être un espace agréable pour l’agriculteur et sa famille, mais aussi pour le visiteur.
Le passage des animaux peut être organisé pour éviter la cour. Les chemins empruntés par les animaux et les véhicules peuvent être empierrés ou gravillonnés.
Pour les agriculteurs qui pratiquent l’accueil à la ferme, un parking judicieusement localisé évite que les véhicules ne se dispersent et ne gênent l’exploitation
Une partie de la cour peut être engazonnée, tant pour valoriser l’habitation que pour créer un espace d’agrément familial. La plantation d’arbustes permet d’atténuer les vues réciproques entre les espaces de vie et de travail. Généralement, l’architecture des bâtiments traditionnels qui bordent la cour est de qualité et mérite d’être mise en valeur par des arbres, des massifs d’arbustes à fleurs et de plantes vivaces.
Du fait de leurs dimensions, les nouveaux bâtiments agricoles s’imposent dans le paysage. Certaines précautions permettent d’en limiter l’impact négatif.
En bardage ou en toiture, les tôles galvanisées ont trop souvent été utilisées. D’autres matériaux comme le bois ou le fibrociment teinté favorisent une patine par le temps et, de ce fait, une meilleure intégration paysagère
L’intégration au paysage de certains bâtiments peut être améliorée par des plantations d’accompagnement composées d’essences locales. La création d’un bosquet près d’un bâtiment en longueur permet de couper visuellement la masse des toits et des murs. Ces bosquets de formes et de hauteurs différentes peuvent être constitués d’arbres de haut jet (chêne, merisier, hêtre...) et de cépées (châtaignier, érable champêtre, frêne...).
La Manche est très riche en éléments de patrimoine rural autrefois très utiles(boulangeries, puits, poulaillers, moulins à grain, moulins, fours à chaux...).Leur petite en facilite l’entretien ou la restauration. Leur conservation permet de revaloriser la ferme et de transmettre des témoignages de la culture rurale aux générations futures.