La ferme

Entité de base de l'habitat rural

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Le choix de l'implantation

Le bâti ancien est conçu selon plusieurs principes encore valables aujourd’hui :

› à l’abri du relief ou d’une haie.
› adapté au terrain, terrassement limité.
› intégré naturellement dans le paysage (proportions, matériaux).
› matériaux de construction prélevés à proximité (transport limité).
› à proximité de points d’eau.
› choix d’un terrain sain (sol solide et non-inondable)

ferme
carte manche - fermes

L'organisation de la ferme

Cour fermée

Cour fermée

Bâtiments jointifs
formant la cour.

Cour clôturée

Cour clôturée

Bâtiments disposés en L,
en U et reliés par des murs.

Cour ouverte

Cour ouverte

Bâtiments disposés en L,
en U ou en rectangle
sans être reliés.

Bâti dispersé

Bâti dispersé

Cas typique du Sud Manche:
bâtiments dispersés
de manière ordonnée ou non,
à l’écart de l’habitation.

Sur un chemin

Sur un chemin

Dans le cas d’un regroupement
de fermes , il arrive que les bâtiments se
trouvent de part et d’autre d’un chemin.

Les différentes entités

  • le logis
    Le logis (1/10)

    Il est soit indépendant soit au coeur d’un ensemble comprenant les principales annexes.

  • l'étable et l'écurie'
    L’étable et l’écurie (2/10)

    À l’intérieur, une petite chambre servait de logement au valet.

  • la grange
    La grange (3/10)

    Un grand volume permettait d’entasser les récoltes. Les fenêtres sont souvent en partie haute.

  • la charetterie
    La charetterie (4/10)

    Souvent sans porte, le rez-de chaussée est haut pour abriter les charrettes et les engins agricoles. Les combles abritent les greniers accessibles par les lucarnes gerbières.

  • le buret ou cochonnier
    Le buret ou cochonnier (5/10)

    Ou encore soue, ce petit bâtiment est généralement ouvert sur une courette enclose d’un muret percé de déversoirs à nourriture rectangulaires qui permettent d’alimenter les auges de l’extérieur.

  • le colombier
    Le colombier (6/10)

    Marque d’un privilège seigneurial, la tour, isolée ou non, est circulaire ou octogonale, à toit conique ou pyramidal.

  • le pressoir
    Le pressoir (7/10)

    Le bâtiment se reconnaît par son avancée abritant la roue horizontale du pressoir à longue étreinte.
    Seule la partie située audessus du tour à piler, de l’autre côté du bâtiment, est surmontée d’un local à pommes.

  • La boulangerie
    La boulangerie (8/10)

    Petit édifice généralement isolé pour protéger le reste de la ferme de l’incendie, le fournil est la pièce de travail, meublée d’une étagère, d’un pétrin et d’un four qui débouche sur une chambre de cuisson sous une motte de terre accolée au mur et abritée par une toiture

  • le lavoir
    Le lavoir (9/10)

    Il est soigneusement entouré de dalles de granite ou de schiste. Il possède parfois un foyer permettant de chauffer l’eau mélangée aux cendres utilisées pour laver le linge. Il peut être couvert ou à ciel ouvert.

  • Le puit
    Le puit (10/10)

La ferme revisitée

Les abords des fermes sont trop souvent délaissés, faute de temps pour s’en préoccuper. Cette situation ne nuit pas seulement au paysage. Elle est aussi un frein au bon fonctionnement de l’exploitation comme elle porte atteinte à la qualité de vie des agriculteurs. Une réflexion bien menée et quelques aménagements judicieux permettent de mettre en valeur la ferme et ses abords mais aussi de la rendre plus fonctionnelle. Voici quelques propositions pour y parvenir...

Des causes bien identifiées

Certains problèmes ponctuels dévalorisent les sièges d’exploitations et compliquent leur fonctionnement

Les abords, souvent délaissés, présentent des zones où sont très vite oubliés divers objets, où sont entassés de vieux matériels. Certains bâtiments anciens ne sont pas toujours entretenus alors qu’ils constituent des éléments précieux du patrimoine rural

Les cours de ferme cumulent souvent plusieurs fonctions. Elles sont parfois encombrées et le passage des animaux et des tracteurs les dégrade chaque jour un peu plus.

Les nouveaux bâtiments d’élevage hors-sol ou en stabulation sont souvent construits à proximité du siège d’exploitation. Leurs dimensions et leurs couleurs contrastent fortement avec le corps de ferme existant. Les silos bâchés, lestés de pneus, donnent un aspect précaire à l’espace de travail

Les chemins d’accès aux fermes sont parfois très difficiles à trouver : entrées mal signalées, absence de repères..

Certaines plantations s’insèrent mal dans le paysage du bocage (sapins et autres thuyas).

Dissocier et valoriser les accès

Propreté, sécurité... Améliorer l’accueil tout en préservant une facilité de circulation passe avant tout par une réflexion sur les accès à la ferme

Les accès à l’habitation et à l’exploitation gagnent en propreté s’ils sont séparés. La création d’un nouveau chemin réservé aux camions et aux engins agricoles constitue une solution..

Afin de les distinguer des chemins publics, les accès peuvent faire l’objet d’aménagements particuliers. Pour marquer le chemin d’accès et l’entrée de l’exploitation, il est possible, par exemple, de planter un arbre signal dont la silhouette sera visible dans le paysage (marronnier, tilleul...).

Les abords doivent être attrayants aussi bien pour accueillir le visiteur que pour le confort de vie des exploitants. Le chemin peut être bordé dehaies bocagères taillées, d’alignements d’arbres, de talus fleuris ainsi que de clôtures et de barrières traditionnelles

Organiser la cour de ferme

À la fois lieu de travail et lieu de vie, la cour de ferme doit être un espace agréable pour l’agriculteur et sa famille, mais aussi pour le visiteur.

Le passage des animaux peut être organisé pour éviter la cour. Les chemins empruntés par les animaux et les véhicules peuvent être empierrés ou gravillonnés.

Pour les agriculteurs qui pratiquent l’accueil à la ferme, un parking judicieusement localisé évite que les véhicules ne se dispersent et ne gênent l’exploitation

Une partie de la cour peut être engazonnée, tant pour valoriser l’habitation que pour créer un espace d’agrément familial. La plantation d’arbustes permet d’atténuer les vues réciproques entre les espaces de vie et de travail. Généralement, l’architecture des bâtiments traditionnels qui bordent la cour est de qualité et mérite d’être mise en valeur par des arbres, des massifs d’arbustes à fleurs et de plantes vivaces.

Limiter l'impact des bâtiments

Du fait de leurs dimensions, les nouveaux bâtiments agricoles s’imposent dans le paysage. Certaines précautions permettent d’en limiter l’impact négatif.

En bardage ou en toiture, les tôles galvanisées ont trop souvent été utilisées. D’autres matériaux comme le bois ou le fibrociment teinté favorisent une patine par le temps et, de ce fait, une meilleure intégration paysagère

L’intégration au paysage de certains bâtiments peut être améliorée par des plantations d’accompagnement composées d’essences locales. La création d’un bosquet près d’un bâtiment en longueur permet de couper visuellement la masse des toits et des murs. Ces bosquets de formes et de hauteurs différentes peuvent être constitués d’arbres de haut jet (chêne, merisier, hêtre...) et de cépées (châtaignier, érable champêtre, frêne...).

La Manche est très riche en éléments de patrimoine rural autrefois très utiles(boulangeries, puits, poulaillers, moulins à grain, moulins, fours à chaux...).Leur petite en facilite l’entretien ou la restauration. Leur conservation permet de revaloriser la ferme et de transmettre des témoignages de la culture rurale aux générations futures.

à suivre