Le pan de bois & le torchis

Dès le Moyen-Age, le bois est massivement utilisé dans la construction.
On le retrouve essentiellement dans le sud Manche en association avec le torchis.

menu-materiaux

Les grands principes du torchis

Spécifique du sud Manche, le pan de bois-torchis est localisé au sud d’une ligne Avranches/Villedieu-les-Poëles, à l’exclusion des secteurs de Sourdeval et Pontorson. Le torchis, mélange de terre et de fibres végétales, posé sur un lattis est associé à une ossature, le pan de bois. Cette technique permet de réaliser des murs de faible épaisseur. Ces murs reposent toujours sur un soubassement en pierre qui limite les remontées d’humidité, empêchant le bois de pourrir et l’argile de se déliter.

carte terre torchis

Les techniques de construction associées

Le torchis

Le torchis est fabriqué à partir de terre argileuse trouvée sur place, humidifiée raisonnablement, malaxée longuement et mélangée à des fibres végétales (paille) ou animales (crin).

Trois principes d’accroche étaient traditionnellement utilisés:

le lattis
le lattis,
fines branches refendues, de châtaignier ou de noisetier, clouées sur le colombage et faiblement espacées entre elles.
la gaulette
la gaulette,
similaire au lattis mais avec un espacement beaucoup plus lâche.
l'éclisse
l’éclisse,
petites lattes de bois fixées en quinconce entre les colombes.

Les fibres donnent de la souplesse et de la resitance à la terre et lui permettent de bien adhérer au support afin qu’elle ne se délite pas avec les intempéries. Le torchis doit se trouver au nu du bois, surtout pour la sablière afin que l’eau ne stagne pas sur le bois qui pourrirait à terme. La couche de finition (1 à 2 cm) est réalisée en torchis plus fin (sans gravier), en badigeon chaux/argile ou simplement en chaux blanche (ou CAEB : chaux aérienne éteinte à l’usage du bâtiment).

L'ossature en bois

Traditionnellement, on utilise le chêne ou le châtaignier. Ces essences possèdent des propriétés mécaniques et de durabilité très satisfaisantes. L’assemblage est monté au sol puis démonté pour être rassemblé pièce par pièce. Plus rarement, quand son poids le permet, le pan entier est levé.

La trame des potelets

Les colombes et les tournisses supportent le lattis. Lorsqu’elles sont apparentes, elles rythment le bâti. Parfois elles sont recouvertes et ne laissent apparaître que les pièces maîtresses (sablières et poteaux) se rapprochant ainsi des maisons en mâsse.

Les contreventements

Les écharpes et les liens permettent de rigidifier la structure en conservant l’angle entre les poteaux et les sablières.

Le soubassement

Comme pour la mâsse, le pan de bois torchis nécessite un muret (60 à 80 cm de hauteur moyenne) qui évite le contact direct du bois avec le sol et assure une bonne stabilité de la structure bois qui y est posée ou encastrée.

posé à cheval plaqués

Les ouvertures

Les ouvertures sont presque systématiquement calées sur des éléments de l’ossature principale, poteaux et sablières formant jambage, linteau ou appui.

à suivre