Dès le Moyen-Age, le bois est massivement utilisé dans la construction.
On le retrouve essentiellement dans le sud Manche en association avec le torchis.
Spécifique du sud Manche, le pan de bois-torchis est localisé au sud d’une ligne Avranches/Villedieu-les-Poëles, à l’exclusion des secteurs de Sourdeval et Pontorson. Le torchis, mélange de terre et de fibres végétales, posé sur un lattis est associé à une ossature, le pan de bois. Cette technique permet de réaliser des murs de faible épaisseur. Ces murs reposent toujours sur un soubassement en pierre qui limite les remontées d’humidité, empêchant le bois de pourrir et l’argile de se déliter.
Le torchis est fabriqué à partir de terre argileuse trouvée sur place, humidifiée raisonnablement, malaxée longuement et mélangée à des fibres végétales (paille) ou animales (crin).
Les fibres donnent de la souplesse et de la resitance à la terre et lui permettent de bien adhérer au support afin qu’elle ne se délite pas avec les intempéries. Le torchis doit se trouver au nu du bois, surtout pour la sablière afin que l’eau ne stagne pas sur le bois qui pourrirait à terme. La couche de finition (1 à 2 cm) est réalisée en torchis plus fin (sans gravier), en badigeon chaux/argile ou simplement en chaux blanche (ou CAEB : chaux aérienne éteinte à l’usage du bâtiment).
Traditionnellement, on utilise le chêne ou le châtaignier. Ces essences possèdent des propriétés mécaniques et de durabilité très satisfaisantes. L’assemblage est monté au sol puis démonté pour être rassemblé pièce par pièce. Plus rarement, quand son poids le permet, le pan entier est levé.
Comme pour la mâsse, le pan de bois torchis nécessite un muret (60 à 80 cm de hauteur moyenne) qui évite le contact direct du bois avec le sol et assure une bonne stabilité de la structure bois qui y est posée ou encastrée.
Les ouvertures sont presque systématiquement calées sur des éléments de l’ossature principale, poteaux et sablières formant jambage, linteau ou appui.