On a des maisons contemporaines sur notre territoire manchois qui sont très très intéressantes et des maisons individuelles qui sont simplement la réexpression d’une longère c’est à dire ce sont des maisons avec 4 murs et un toit, un toit à deux pentes. Mais simplement par la couleur des enduits par les éléments de finition dérivent de la couverture par la succession d'éléments de percement, des fenêtres qui sont spécifiques et qui sont bien installés dans la façade on a donné une couleur contemporaine à cette architecture là sans aller chercher le cube qui par principe devrait stigmatiser l’architecture contemporaine. Dans la Hague aujourd’hui, dans le val de saire en redescendant dans le centre manche, les maisons sont essentiellement constituées de couvertures qui sont supérieures à 40° donc qui donne un vrai pignon et une vraie couverture et donc une vraie possibilité d’aménager le comble plus tard.
Le savoir-faire mis en oeuvre pour le bâti ancien s’est estompé au fil du temps pour des raisons historiques (première Guerre Mondiale) ou économiques. Au-delà de la technique et des matériaux, c’est la philosophie des bâtisseurs qui a changé.
-5500/-2000
Outre l’apport des premières techniques de culture, d’élevage, de céramique, de vannerie et de tissage, des tribus de l’Est induisent une modification du paysage avec l’apparition des haies vives, des allées couvertes, des menhirs et le regroupement de l’habitat.
Vers -550
Les Unelles s’installent à Crociatonum (Saint-Côme-du-Mont), Alauna (Valognes) et sa capitale Cosedia (Coutances). Les Abrincates sont à l’origine de villes comme Grannona (Granville) et leur capitale Ligedia (Avranches).
Eté -56
La civilisation romaine s’impose pacifiquement en posant les bases d’une organisation administrative (tribunaux, voies et aqueducs…) et de coutumes (croyances, langue…) assimilées sans contraintes par les autochtones.
498
Durant les trois siècles qui suivent, une toile dense de plus de sept cents clochers couvre la presqu’île de petites paroisses.
911
La forte croissance démographique des XIème et XIIIème siècle peuple les campagnes. C’est à cette époque, aux XIème et XIIème siècles, que les communautés de moines s’installent dans la Manche, enrichissant le patrimoine de nombreuses abbayes (Abbaye de la Lucerne…).
1204
1337 à 1453
Après 150 ans de paix normande, la Manche, qui n’entretenait plus ses châteaux, est dévastée par les Anglais. Les paroisses non conquises luttent activement contre l’envahisseur et certaines églises prennent l’allure de forteresses (Portbail). Les pertes humaines (1/4 de la population de la Manche) s’accompagnent d’importantes destructions matérielles, d’où le faible nombre de bâtiments datant d’avant la fin du XVème siècle
1559
L’appartenance religieuse s’affirme comme un prétexte pour la conquête du trône. Protestants et catholiques s’affrontent violemment et les punitions des différents rois mènent à la destruction de certaines demeures.
1650
1944
La majeure partie des villes et des petits bourgs constituant des noeuds de communications stratégiques ont été rasés par les bombardements. Saint-Lô, ville au patrimoine inestimable constitué sur plus de douze siècles, à été rasée à 95% en l’espace de deux mois. « La capitale des ruines » s’est reconstruite rapidement, opérant une rupture avec l’architecture traditionnelle.
Un paysage dominé par la contrainte du vent fait de landes, de petits vallons, de murets de pierres et de bâti discrètement posé à l’abri des intempéries. Les couleurs dominantes sont celles des landes rousses ou vertes, sillonnées de petits murets, de quelques bâtiments épars aux toits de schiste bleu argenté et de falaises de granite rose. Les petits ports (Port Racine), phares (Auderville) et sémaphores (Jardeheu) jalonnent la côte.
Cinq monts de grès boisés (Mont Castre : 130m) se dressent sur les vertes collines plates parsemées de pommiers, de petits herbages et de quelques bois dissimulant les bâtiments de schiste ou de grès. Les marais du Cotentin sont sillonnés par de nombreuses rivières et canaux aux maillages variables et encastrés dans un bocage de chênes et de frênes dense. De l’ouest à l’est, de longs croissants de sable s’étendent entre les caps que prolongent des cultures bordées de chemins creux surmontés de haies touffues de plus en plus hautes. Les petits villages de terre s’allongent sur une seule rue qui surplombe le vaste miroir recouvrant les herbages un tiers de l’année. Ce paysage plat débouche sur la Baie des Veys au large estran
Des vallées profondes abritent quelques fermes intimes entourées de bois de hêtres et de vergers de pommiers. Les petits étangs (Gattemare) surpris par la côte de sable, ainsi que les petites maisons de pêcheurs aux toits bleutés sont solidement ancrés sur les massifs de granite. Entre falaises de granite et plaines sableuses, les serres et les grandes étendues maraîchères ont remplacé le bocage ayant contribué à la sélection de la race bovine normande
Les vastes plateaux calcaires de l’une des meilleures régions d’élevage bas-normand sont consacrés à la production laitière et à l’élevage du cheval. Le Bocage à Ormes a été dévasté par la graphiose au XIXème siècle avec une recrudescence dans la seconde moitié du XXème. Grandes fermes et hôtels particuliers caractérisent le bâti de ce secteur. De petits villages et des enfilades d’habitations balnéaires cotoient les marais morcelés par des chemins et des cours d’eau plus ou moins rectilignes. Les plages de sable découvrent régulièrement un large estran, théâtre de la souffrance de milliers d’hommes dont le paysage a gardé la mémoire (Plage et musée du débarquement d’Utah Beach).
Les paysages du Saint-Lois sont marqués par le tracé de la Vire et de ses affluents qui s’engouffrent dans des gorges boisées (Pont-Farcy) ou se faufi lent dans d’étroites collines colonisées par les herbages. Les petits hameaux aux murs irréguliers de schiste brun, de poudingue pourpre ou d’argile ocre, confèrent le caractère rustique de ce paysage marqué par la reconstruction d’après-guerre. Saules et peupliers des sols humides ainsi que chênes et frênes des hauteurs tendent à disparaître par l’abattage des haies et côtoient, contre-nature, de plus en plus d’espèces à feuilles persistantes.
Au Nord, subsistent encore quelques chemins sauvages de la lande de Lessay. Le bâti aux couleurs variées reste sobre bien qu’imposant par ses lucarnes frontons ou ses grands portails manoriaux. Les façades en décrochement s’entourent de petites parcelles et de chemins feuillus. Des ruisseaux descendent des vallées herbagères pour longer les larges dunes protégeant les terres maraîchères humides jusqu’à creuser de vastes havres rythmant les longues plages de moulières où s’alignent encore quelques cabanes estivales.
La Manche révèle une petite partie du bocage Virois d’où surgissent, ici et là, des affleurements de granite. Sur ces vallons s’étendent des champs de plus en plus transparents par leurs sols et leurs talus lessivés, laissant entrevoir les racines d’arbres robustes. Les bâtiments de schiste brun ou de granite roux sont souvent dispersés dans un plant de poiriers ou pommiers.
Les vallées schisteuses peuplées tardivement sont surmontées de longs massifs granitiques roux coiffés de hêtres. Les cours en L et en U sont dévoilées par une rase campagne, conséquence d’un remembrement intensif (1960-1970). Sur la côte, les poulinières (Dragey-Ronthon) côtoient les bergeries des prés-salés. Au-delà, entre terre et mer, s’étend l’immense estran (9 à 13 km) de la Baie du Mont-Saint-Michel où trône l’archange sur son abbaye classée «patrimoine mondial de l’UNESCO».
Les vallées granitiques d’Avranches remontent sur le Mortainais et laissent place au grès blanc que sculptent des cascades majestueuses (Mortain). Les pans de bois sinueux mariés à la terre et à la pierre se dispersent parmi les poiraies et pommeraies livrant leurs fleurs blanches printanière. Les petits villages, épargnés par la guerre ou reconstruits, se cachent dans les haies de hêtres et de chênes dominant les fortes pentes de bocages entrecoupés de bois. Ce paysage recèle encore de nombreuses chaumières dissimulées aux fonds de petites vallées qui témoignent d’une vie rurale.